Les 7 règles de base pour réaliser une carte heuristique

Voici les règles fondamentales pour concevoir et réaliser une carte heuristique efficiente.

1. La feuille de papier est utilisée dans le format paysage

Les branches sont plus confortables à répartir sur un format paysage et les mots sont plus faciles à lire.

L’arborescence est mieux servie dans ce format.

 

2. Le cœur est beaucoup plus qu’un titre simplement informatif

Il doit posséder un pouvoir évocateur. C’est la raison pour laquelle :

  • il n’est pas enfermé dans un cadre ou un cercle, il inspire l’ouverture.
  • une image est préférable à un mot. Si nous ne devions dessiner qu’un pictogramme sur la carte, ce serait à cet endroit-là car il doit inspirer. Il représente l’objectif de la carte et doit nous permettre de nous projeter. L’utilisation du visuel va nous aider à clarifier notre objectif également. Par défaut, ou en attendant, un nuage (ou toute autre forme « vaporeuse ») peut être représentée.
  • la couleur est présente pour son caractère dynamique favorable à la créativité.
  • la formulation est toujours affirmative. En effet, si je vous demande de ne pas imaginer la couleur rouge…comment faites-vous ? C’est impossible. Il est préférable que je vous donne la couleur que je souhaite vous voir imaginer.
  • le cœur est centré pour que les branches puissent être ramifiées tout autour de façon équilibrée, ni trop sur un côté, ni trop en haut ou en bas. Pour un format A4, il mesurera à peu près 5 x 5 cm.

 

3. Les branches sont par défaut de forme organique (qui s’inspire de la nature)

Une forme trop rigide et anguleuse évoque instantanément une procédure.

Quand nous construisons une carte, nous faisons le chemin en même temps que nous avançons. Nous ne savons pas encore ce que nous allons trouver, nous procédons par essai, erreur et ajustement.

Pour économiser de l’espace, la longueur des branches est identique à celle des mots.

Nous éviterons la verticalité car elle nuit à la lisibilité. L’angle de la branche est au maximum incliné à 45°.

Les branches sont réparties harmonieusement autour du cœur pour profiter de la nature arborescente de la carte.

 

4. Un seul mot par branche

Derrière cette règle, il y a un principe qu’il est intéressant d’éclaircir car c’est la règle la plus difficile à respecter au début de l’apprentissage de la carte.

« Pourquoi pas une phrase ? » pourrions-nous nous demander.
La phrase nous enferme dans quelque chose de définitif avec un point en guise de clôture. Or, c’est tout le contraire que nous souhaitons dans une carte. Nous voulons de l’ouverture, nous désirons pouvoir ramifier des informations.

Bien entendu, il existe des exceptions…
Quelques fois, il peut être intéressant ou utile de prendre la phrase dans sa totalité (inutile de faire une phrase sur plusieurs branches si aucune de ces branches ne sera ramifiée). Dans ce cas, donnons à la phrase un caractère homogène et transformons-là en matériau en l’entourant d’une bulle, ou bien d’un rectangle s’il s’agit d’un article de loi ou une procédure.

Nous pouvons donc dire « un seul matériau par branche » à la place de « un seul mot par branche » si nous voulons être plus juste.

Notre écriture doit être très lisible. Un simple regard doit nous permettre de comprendre facilement.

Enfin, la longueur de la branche doit être égale à celle du mot, toujours pour ne pas perdre de l’espace.

 

5. Les pictogrammes sont simples et évocateurs

Nul besoin d’avoir des talents de dessinateur pour faire des cartes heuristique. Avec un peu d’entraînement, nous y arrivons tous.

Il nous faut bien comprendre l’utilité d’un pictogramme. Les pictogrammes ne sont pas l’information, ils permettent d’accéder et d’activer les informations que nous avons en mémoire.

On dit souvent qu’une image vaut mille mots.
Un même dessin peut représenter un objet ou un concept grâce à la métaphore. Un dessin d’ampoule peut, par exemple, symboliser la créativité.

Chacun fabrique ses propres pictogrammes ou va les puiser dans des viviers plus universels comme le code de la route, la signalétique, les symboles météorologiques,…

Les pictogrammes ont plusieurs utilités :

  • il nous font gagner beaucoup de place par leur pouvoir évocateur (un dessin vaut mieux qu’un long discours) ;
  • ils permettent un repérage rapide de l’information ;
  • ils favorisent la mémorisation.

 

6. Les couleurs servent la lisibilité

C’est à l’utilisateur d’en fixer la signification. Il n’existe pas de code universel, chacun choisira sa légende.

La couleur permet d’homogénéiser des informations en leur donnant une teinte identique et elle permet de différencier les informations entre elles par une couleur différente.

Il nous faut donc être habile car le cerveau cherchera s’il existe un lien entre deux informations d’une même couleur. Si c’est le cas, c’est parfait. Si non, la lecture de la carte en sera affectée.

 

7. Le matériel est choisi pour sa qualité et le plaisir qu’il procure à son utilisation

Aimer son matériel n’est pas un luxe pour un artisan. Il en est de même pour le concepteur d’une carte heuristique.

Nous savons tous qu’il existe des stylos qui nous invitent à écrire et d’autres pas du tout. Papier, cahiers, classeur, crayons, feutres,… doivent être de qualité pour que nous ayons toujours du plaisir à créer nos cartes heuristiques.

Comme un texte, une carte heuristique peut avoir pour seul lecteur son concepteur, ou bien elle peut être communiquée à d’autres personnes. Lors de la rédaction d’un message écrit qui sera diffusé, nous soignons la syntaxe et le choix des mots utilisés afin d’être compris par les destinataires. Quand nous réalisons une carte, nous choisirons avec soin les mots et les images en fonction de ses destinataires.


Frédéric Le Bihan (fondateur de l’efh)